Catégorie : Revenu de base

  • L’enjeu du revenu de base intéresse aussi l’Allemagne

    L’enjeu du revenu de base intéresse aussi l’Allemagne

    Alicia Prager, dans Euractiv :

    Les différents projets qui naissent un peu partout autour du revenu de base ont des objectifs variables. « En France, il s’agit de limiter la pauvreté. En Finlande, l’idée était de permettre aux chômeurs à trouver plus rapidement un travail. Nous, nous voulons savoir quel effet aurait le revenu de base sur les individus », explique Steven Strehl, à l’initiative de « Mein Grundeinkommen ».
    « Nous assistons à la plus grande montée en puissance d’une idée politique », assure Michael Bohmeyer, le fondateur du projet.

    L’article illustre l’initiative citoyenne allemande « Mein Grundeinkommen » qui continue son bonhomme de chemin, dans un sens différent des dynamiques gouvernementales en France et en Finlande.


    Source. Illustration : Fabian Melber.

  • Le revenu universel pour de vrai

    Le revenu universel pour de vrai

    Julien Damon, dans Les Échos:

    Enfin traduit en français, ce traité général du revenu universel est un livre important. Etude fouillée des justifications éthiques et des diverses propositions techniques autour dudit revenu universel, il en décortique toutes les dimensions. Loin du rafistolage des politiques sociales, un tel choix matérialiserait une forme de troisième voie (même si ses auteurs n’emploient pas l’expression) entre le vieux socialisme et le libéralisme nouveau. 

    Une présentation de l’ouvrage incontournable de Philippe Van Parijs et Yannick Vanderborght, désormais traduit en français aux éditions La Découverte.


    Source. Illustration : La Découverte.


  • Le revenu de base, un nouveau pilier de la protection sociale

    Le revenu de base, un nouveau pilier de la protection sociale

    Guy Valette :

    Le progrès technique ne s’accompagne plus de progrès sociaux. Au contraire, Bernard Stiegler, philosophe, décrit la disruption comme un phénomène d’accélération de l’innovation qui va plus vite que l’évolution des sociétés et des systèmes sociaux qui les structurent, ce qui a pour conséquence que ceux qui s’approprient cette innovation technologique, les GAFAM, imposent des modèles qui détruisent les structures sociales existantes et rendent les pouvoirs publics impuissants. C’est l’«ubérisation» de l’économie…

    Partant de la situation dramatique de l’emploi aujourd’hui et des carences du système actuel de redistribution, Guy Valette publie un manifeste en faveur d’un revenu de base émancipateur pour tou·tes, afin de constituer une sécurité sociale tout au long de la vie.


    Source. Illustration : artiste inconnu·e.


  • Le journal du revenu de base : avril 2019

    Le journal du revenu de base : avril 2019

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Antoine Deltour, lanceur d’alerte en faveur du revenu de base

    Antoine Deltour, lanceur d’alerte en faveur du revenu de base

    Antoine Deltour, dans un entretien avec le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) :

    Au début je l’ai considérée avec scepticisme, comme beaucoup de gens. Je me disais « c’est une utopie, ce n’est pas finançable, les gens arrêteraient de travailler », ce genre de présupposé qu’on peut avoir sur l’idée. Ensuite, en y réfléchissant, chacun évolue. En ce qui me concerne, c’est une idée qui est rentrée en cohérence avec mes réflexions sur la décroissance. J’ai eu au début la même appréhension concernant la décroissance, je me disais « si l’économie décroit, le monde s’effondrera, ce n’est pas réaliste ». Mais en fait si on analyse les enjeux actuels au niveau énergétique, climatique, de la biodiversité, on arrive à la quasi-certitude que l’économie ne peut pas faire autre chose que décroitre, que ce soit de manière choisie ou de manière subie. Pour mettre en œuvre cette nécessité de décroitre, le revenu de base me parait être la manière de faire la plus ordonnée et la plus socialement acceptable.

    Connu pour ses révélations des Luxembourg Leaks, l’ancien employé d’un cabinet d’audit financier articule sa vision d’un revenu de base avec les défis sociaux et économiques actuels.


    Source. Illustration : © Aurore Belot/AFP.

  • Revenu universel : le début d’une révolution en Europe ?

    Revenu universel : le début d’une révolution en Europe ?

    Loreline Merelle et Anja Maiwald dans Décryptages sur Arte :

    En Europe, l’idée d’un revenu universel – un montant fixe versé chaque mois par l’Etat sans conditions – fait couler beaucoup d’encre. Chaque pays semble adapter l’idée à sa manière. En France, Emmanuel Macron a annoncé « un revenu universel d’activité » pour 2020. En Allemagne, la ville de Berlin veut expérimenter un « revenu de base solidaire » à partir de juillet. En Finlande, un « revenu universel » a été testé. Mais tous ces termes renvoient-t-ils exactement à la même idée ? Et est-vraiment le début d’une révolution ?

    Cette vidéo de dix minutes présente de façon claire les différents projets aujourd’hui désignés sous le terme « revenu universel ».

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  • Et maintenant ? Gilets jaunes, politique et retour à l’ordre

    Et maintenant ? Gilets jaunes, politique et retour à l’ordre

    Sur Carbure :

    Ce mouvement porte manifestement des contenus tels qu’il semble probable que tôt ou tard un parti ou une coalition porte jusqu’aux institutions un mode de gouvernement répondant aux nécessités de ce nouveau compromis de classe, comme les Partis communistes et les syndicats ont répondu en leur temps à la nécessité de l’intégration de la classe ouvrière.

    Ce compromis peut passer par l’ouverture à moindres frais de nouvelles garanties et droits sociaux, obtenus sur une base étroite de charité publique, sur une politique active envers les SDF et les retraités pauvres par exemple, sur l’attribution sélective de logements sociaux, sur l’instauration d’un revenu garanti absorbant toutes les allocations, le tout assorti de contreparties en termes de disponibilité aux offres d’emploi les moins reluisantes, etc. Des manières de s’occuper du « peuple » en disposant des filets de sécurité autour des plus misérables tout en accentuant la contrainte au travail, avec le ressort évident de la stigmatisation des paresseux et le rejet de l’étranger sont déjà expérimentées avec plus ou moins de succès dans les pays où les populistes ont commencé à gouverner. Des dispositifs de ce type, amenés par une promotion politique habile, pourraient bien venir en remplacement du système social à la française, si on prend soin de les adapter aux exigences de la transformation de la force de travail dans le capitalisme restructuré. A condition aussi qu’ils n’occasionnent pas une hausse du coût du travail pour les capitalistes et qu’ils n’entravent pas la circulation mondiale des capitaux, et qu’ils garantissent la préservation des privilèges de la métropole. Autant dire que la marge de manœuvre est étroite. C’est là une solution possible, la résolution toute provisoire de l’équation impossible entre l’existence économique du peuple et son existence politique, et c’est bien la proposition que fait le populisme au capital, comme le fascisme l’a fait en son temps.

    Ce long texte sur Carbure propose une analyse de la situation politique en France. État du mouvement des Gilets jaunes et refus de la reprise politique, inflexibilité autoritaire du pouvoir, et perspectives peu engageantes pour la grande majorité de la population.


    Source. Illustration : artiste inconnu·e.

  • Stanford propose un post-doctorat sur le revenu de base

    Stanford propose un post-doctorat sur le revenu de base

    Le laboratoire de recherche sur le revenu de base de l’université californienne propose un contrat de post-doctorat.

    L’objectif est de faire l’état de l’art des expérimentations de revenu de base et des dispositifs analogues, afin de produire un rapport global qui sera présenté lors d’un colloque international en 2020.

    Les candidat·es titulaires d’un doctorat en économie, sciences politiques, politiques publiques, psychologie, sociologie, ou dans un domaine proche, ont jusqu’au 8 mars pour se faire connaître.


    Source. Illustration : CC Simahh.

  • Le journal du revenu de base : mars 2019

    Le journal du revenu de base : mars 2019

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Le journal du revenu de base : février 2019

    Le journal du revenu de base : février 2019

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Le Journal du revenu de base : janvier 2019

    Le Journal du revenu de base : janvier 2019

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Le Journal du revenu de base : décembre 2018

    Le Journal du revenu de base : décembre 2018

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Le réseau européen pour le revenu de base inconditionnel se réunit à Budapest pour une conférence publique et des ateliers entre ses membres

    Le réseau européen pour le revenu de base inconditionnel se réunit à Budapest pour une conférence publique et des ateliers entre ses membres

    Un article de Lorenzo Molinari pour Pressenza présente la récente conférence d’Universal Basic Income Europe (UBIE) en Hongrie  .

    Lors de la conférence du vendredi 25, des experts, des politiciens et des spécialistes ont parlé de leurs idées, propositions et expériences. Après chaque ronde de discussion, les participants pouvaient poser des questions ou partager leurs commentaires.

    Lors des ateliers des samedi 24 et dimanche 25, l’idée et la faisabilité d’une initiative citoyenne européenne ont été développées, ainsi que les stratégies possibles pour les prochaines élections européennes en mai 2019.


    Source • Illustration : UBIE.

  • États-Unis : L’Association nationale des villes lance un guide pour expérimenter le revenu de base à l’échelle municipale

    États-Unis : L’Association nationale des villes lance un guide pour expérimenter le revenu de base à l’échelle municipale

    Un article d’Andre Coelho pour Basic Income News évoque un rapport de la National League of Cities qui incite les municipalités étasuniennes à expérimenter un revenu sans condition.

    City leaders are conscient, though, that cities are limited in their ability to introduce basic income schemes, as they are part of wider nation-state organizations and governments. However, cities can act as experimental grounds to provide results and identify hurdles, both crucial aspects of an eventual nation-wide UBI implementation.

    Les municipalités sont néanmoins conscientes que leur capacité d’expérimentation restera nécessairement limitée, de par leur inclusion dans un système national de gouvernement. Néanmoins les villes peuvent constituer un terrain d’expérimentation de choix afin de produire des résultats et identifier des difficultés, deux aspects cruciaux pour permettre d’envisager une éventuelle généralisation d’un revenu de base à l’échelle d’un pays.


    Source • Illustration : National League of Cities.

  • « Gagner sa vie » : plongée dans le revenu de base à visage humain

    « Gagner sa vie » : plongée dans le revenu de base à visage humain

    Un article de Guillaume Ledit pour Usbek & Rica présente Gagner sa vie, la nouvelle série documentaire d’Arte consacrée au revenu de base.

    « Quand j’ai commencé à réfléchir sur le sujet il y a plus de deux ans, donc avant la prédisentielle, j’ai eu une réaction violente à l’idée de donner de l’argent contre rien », nous explique Margaux Missika. Ce questionnement personnel mêlé à sa formation en économie et sociologie l’a conduit à travailler le sujet, et à vouloir le rendre « intime » : « J’ai fait cinq ans d’économie, et la matière est très difficile à traiter. On met souvent experts contre experts, chiffres contre chiffres. Alors que l’intéressant pour moi, c’est le débat philosophique qu’il y a derrière ces questions. L’idée c’était de montrer que ce débat concerne tout le monde ».

    Des épisodes à regarder dans l’ordre de son choix, sur différents aspects du revenu de base :

    • Le travail c’est la vie : que se passe-t-il quand le travail n’est plus ce qui occupe notre vie, mais ce qui la menace ?
    • Le pouvoir de l’argent : le revenu de base serait la nouvelle solution pour éradiquer la pauvreté, mais qui doit payer ?
    • Main dans la main : dans un monde sans travail, est ce qu’on se sentira libéré ou limité par les robots qui nous auront remplacés ?
    • Le contrat social : si l’État n’est pas en mesure de financer un revenu universel à tout le monde, alors qui devrait recevoir quoi ?
    • La belle vie : que se passe-t-il réellement quand des gens reçoivent de « l’argent gratuit » sur la durée ?
    • L’utopie des réalistes : même dans un endroit où l’argent pousse sur les arbres, est-on prêt à tout partager avec ses voisins ?
    • L’État sans État : dans un futur où le revenu universel serait une réalité, aura-t-on encore besoin des États ?

    Source


    Illustration : ©  Arte.

  • Quand les aides sociales vous assignent à résidence

    Quand les aides sociales vous assignent à résidence

    Un article de Guy Valette étudie des cas concrets pour comparer le système actuel d’aides sociales conditionnelles avec un revenu sans condition.

    Tous ces exemples révèlent combien ces aides spécifiques, conditionnées, ne permettent pas de se projeter dans l’avenir, tant il est difficile de savoir comment évolue le montant de l’allocation en fonction d’un changement de situation, ce qui incite l’individu à se satisfaire d’une situation précaire mais dont il connait parfaitement tous les contours au lieu de risquer de plus trouver son compte dans un changement de situation. Ainsi le manque de visibilité peut conduire à l’inaction et la relégation tant dans le domaine affectif ou familial que dans le travail. Elle incite aussi à occulter sa situation réelle pour ne pas perdre une partie des aides. Enfin la complexité des procédures, les contrôles inquisiteurs nécessaires génèrent des coûts de fonctionnement importants à la C.A.F ainsi que des tensions et conflits entre usagers et agents de la C.A.F.

    Source


    Illustration : Artiste inconnu·e.

  • Le hold-up sémantique du revenu universel

    Le hold-up sémantique du revenu universel

    Un article d’Arjuna Andrade reprenant sa chronique radio pour France Culture explique l’arnaque intellectuelle du « revenu universel » non universel prôné par Emmanuel Macron.

    Le revenu universel renvoie à un imaginaire très fort, qui touche selon la conception qu’on en a, des partisans de droite comme de gauche. En reprenant à son compte ce terme, brinquebalé d’une définition à l’autre, d’un parti ou d’une sensibilité à l’autre, le Président de la République opère en réalité un travail de capture et de fixation sur le réel.

    À l’avenir, avec la mise en place de ce dispositif, il pourra se targuer d’avoir mis en place un revenu universel, intégrant, épuisant même, par la force du politique, les contradictions et les mensonges d’une telle affirmation.

    Source


    Illustration : © Michel Euler / POOL / AFP – AFP.

  • Le revenu de base comme utopie

    Le revenu de base comme utopie

    Un article de Benjamin Caraco pour Nonfiction présente le livre de Thimothée Duverger :  L’invention du revenu de base, la fabrique d’une utopie démocratique.

    Avec ce livre, Timothée Duverger s’efforce de restituer les contextes d’émergence des différentes incarnations du revenu de base, ainsi que les biographies et propositions des principaux défenseurs de cette idée. Il se concentre sur trois pays, de la Révolution française à nos jours : la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. In fine, T. Duverger souhaite dégager des perspectives alternatives à partir de l’étude de l’histoire du revenu de base, et des limites qu’il a rencontrées, afin d’envisager sa mise en œuvre à notre époque.

    Source


    Illustration : © Artiste inconnu·e.

  • États-Unis : un revenu universel contre l’abstention

    États-Unis : un revenu universel contre l’abstention

    Un article d’Ioana Marinescu dans Libération présente une étude qui lie l’octroi d’un revenu sans condition à des populations Cherokee pauvres et la baisse de l’abstention.

    Parmi les plus pauvres de la communauté cherokee, on s’abstenait de père en fils et de mère en fille. Avec le revenu universel, quand les enfants des plus pauvres sont arrivés à l’âge adulte, ils ont commencé à voter bien plus que leurs parents.

    De quelle façon le revenu universel combat l’abstention ? Ce n’est pas complètement clair, mais les chercheurs ont quelques pistes d’explication prometteuses.

    Source


    Illustration : © AFP Brendan Smialowski.

  • Humans of Basic Income : ça change quoi, un revenu garanti ?

    Humans of Basic Income : ça change quoi, un revenu garanti ?

    En Ontario, où une expérimentation de revenu minimum garanti a été brutalement stoppée, une photographe tire le portrait d’ex-bénéficiaires du dispositif.

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  • Éloge de la gratuité

    Éloge de la gratuité

    Un article de Paul Ariès dans le Monde Diplomatique plaide pour une extension de la gratuité, plutôt qu’un revenu sans condition.

    Le capitalisme, dont la vocation consiste à transformer le monde en marchandises, ne peut poursuivre ce processus sans menacer l’humanité d’un effondrement à la fois financier, social, politique et écologique. Prendre acte de cette situation conduit à prôner un autre type de revenu d’existence, démonétarisé. En d’autres termes : la gratuité, dont il s’agirait de défendre l’extension, car elle n’a jamais totalement disparu. Revenu universel ou gratuité, ainsi se résume le dilemme : vaut-il mieux donner de l’argent aux citoyens ou leur fournir des services gratuits ?

    Source


    Illustration : © Matthew Rose.

  • Le Journal du revenu de base : novembre 2018

    Le Journal du revenu de base : novembre 2018

    Le tour d’horizon de l’actualité du revenu de base et des sujets liés.

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  • Universal Basic Income Is Silicon Valley’s Latest Scam

    Universal Basic Income Is Silicon Valley’s Latest Scam

    Un article en anglais de Douglas Rushkoff publié sur Medium critique vertement les formes de revenu de base version Silicon Valley que d’énormes entreprises commencent à soutenir.

    The policy was once thought of as a way of taking extreme poverty off the table. In this new incarnation, however, it merely serves as a way to keep the wealthiest people (and their loyal vassals, the software developers) entrenched at the very top of the economic operating system. Because of course, the cash doled out to citizens by the government will inevitably flow to them.

    Think of it: The government prints more money or perhaps — god forbid — it taxes some corporate profits, then it showers the cash down on the people so they can continue to spend. As a result, more and more capital accumulates at the top. And with that capital comes more power to dictate the terms governing human existence.

    La mesure était auparavant envisagée comme une façon de mettre fin à l’extrême pauvreté. Mais cette nouvelle mouture est plutôt destinée à assurer aux plus riches (et leurs fidèles alliés les développeurs de logiciels) leur place au sommet de la pyramide de notre système économique. Puisque bien sûr, l’argent distribué par l’État finira par revenir dans leurs poches.

    Voyez les choses ainsi : l’État créée de l’argent ou bien — Dieu nous garde — taxe une part des bénéfices des entreprises, puis distribue cet argent à la population pour qu’elle puisse continuer à consommer. En fin de compte, le capital s’accumule de plus en plus au sommet de la pyramide. Et cette accumulation de capital représente un pouvoir de décision toujours plus grand sur nos existences.

    Source


    Illustration : CC 0 Jimi Filipovski.

  • Le revenu universel au Kenya, « le petit coup de pouce » qui peut tout changer

    Le revenu universel au Kenya, « le petit coup de pouce » qui peut tout changer

    Un article de l’AFP repris dans Le Monde présente l’expérimentation de revenu sans condition qui a lieu actuellement au Kenya.

    « Nous posons un certain nombre de questions : lorsqu’on donne de l’argent aux gens chaque mois, vont-ils s’arrêter de travailler ? Vont-ils prendre des risques dans leurs investissements en sachant qu’ils auront des revenus quoi qu’il arrive ? Comment cela affecte-t-il leurs aspirations ? », détaille Mme Teti.
    « Il y a un débat mondial sur le revenu universel et nous voulons des preuves pour avancer », poursuit-elle, ajoutant que l’étude s’inscrit dans le contexte spécifique du « soulagement de la pauvreté en Afrique ». « En Occident, le débat sur le revenu universel est tout autre et tourne notamment autour du rôle de l’Etat-providence ou des pertes d’emploi. »

    Source


    Illustration : © Yasuyoshi Chiba / AFP.

  • Pour un revenu de transition écologique

    Pour un revenu de transition écologique

    Un entretien de Sophie Swaton pour le Green European Journal présente sa proposition de revenu de transition écologique et la compare à celle d’un revenu de base.

    Comment vous est-venu l’idée du RTE ?

    Cette idée de RTE m’est venue après des années de travail sur le RBI (j’ai fait ma thèse de doctorat sur le sujet), et l’identification de plusieurs manques. Il y a quatre principales failles du RBI qui m’ont conduit à proposer un dispositif plus complet d’accélération de la transition.
    Premièrement, la seule dimension monétaire du RBI me gêne, incapable de prendre en compte justement la liberté réelle invoquée : comment prendre en compte sans un accompagnement adéquate les capabilities des personnes ? Deuxièmement, l’absence de valorisation du travail qui reste un fort facteur de reconnaissance social, plébiscité par l’ensemble de la société. Chacun cherche à donner du sens à son travail et celui-ci peut encore être un facteur d’épanouissement. C’est précisément le cas pour cette vague de plus en plus forte des actrices et acteurs de la transition qui se lancent dans de nouveaux métiers compatibles avec une empreinte écologique faible. Le RBI ne questionne pas la qualité du travail ! Troisièmement, il est dommage que le RBI dans ses nouveaux arguments en 2017, rate autant le virage écologique en confondant les niveaux d’argumentation. Comment un même outil pourrait-il à la fois combattre la pauvreté, relancer la croissance et œuvrer pour de activités écologiques ?
    Enfin, last but not least, la dimension exclusivement individuelle du RBI me semble rédhibitoire: ses promoteurs évoquent le lien social, une société des activités, le sortir du capitalisme et du productivisme, mais vante encore exclusivement un droit individuel sans aucune dimension collective ou d’un agir commun. Je trouve que cela manque d’ambition et est un peu étriqué en terme de solution au regard des idéaux revendiqués par ses initiateurs. On est au fond pas très loin de l’homo oeconomicus des théories économiques orthodoxes… si éloigné de nos réalités. Or, il y a bien un horizon commun dans le dispositif du RTE. Les communs sont même la base, en termes de ressources à identifier et de gouvernance à mettre en œuvre.

    Source


    Illustration : © Elis Wilk.

  • Revenu de base : les départements PS veulent prendre au mot Emmanuel Macron

    Revenu de base : les départements PS veulent prendre au mot Emmanuel Macron

    Un article de Noël Bouttier pour TSA Quotidien présente la proposition de loi déposée par dix-huits président·es de département, pour expérimenter une fusion de certains minimas sociaux (RSA, prime d’activité, voire APL).

    Les 18 départements défendent un projet qui se veut « audacieux socialement, soutenable financièrement, crédible scientifiquement ». Ils expliquent que « le revenu de base n’est pas le fossoyeur de la valeur travail ». Et ils estiment que celui-ci permet d’accompagner les gens en transition professionnelle ou ceux qui éprouvent des difficultés pour sa maintenir. « Les jeunes agriculteurs qui ont du mal les premières années sont intéressés par cette mesure », glisse Philippe Martin, président du Gers. Concrètement, les départements souhaitent expérimenter deux scénarios : une fusion du RSA et de la prime d’activité ; une fusion du RSA, de la prime d’activité et de l’APL. Dans le premier cas, le revenu pourrait être fixé à 550 euros ; dans le second, à 740 €. La proposition de loi prévoit un appel à projet pour expérimenter pendant trois ans sur des petits territoires l’une ou l’autre des hypothèses.

    Après l’annonce par Emmanuel Macron du « revenu universel d’activité » non universel, voici donc une proposition de loi pour expérimenter un « revenu de base » qui est en fait un revenu minimum (et précédemment nommé « revenu universel », allez comprendre).

    Indépendamment des éventuels effets bénéfiques ou non qu’on peut en attendre, l’effervescence actuelle de propositions mal nommées nuit assurément à la clarté des débats.

    Source


    Illustration : © DR.

  • « Serons-nous les chimpanzés observés par des machines? »

    « Serons-nous les chimpanzés observés par des machines? »

    Un entretien de Pascal Chabot et Paul Jorion avec Martine Vandemeulebroucke pour Alter Échos s’intéresse aux perspectives de l’emploi et du travail dans un contexte d’automatisation massive.

    Alter Échos : Faut-il taxer les robots? Instaurer un revenu universel?
    Paul Jorion : J’ai été le premier à proposer l’idée d’une taxe robots. Je l’avais conçue comme un moyen de financer un revenu universel de base mais lorsque j’ai commencé à penser à la dimension pratique du revenu universel, plusieurs obstacles me sont apparus. D’abord le revenu universel ne règle absolument pas les disparités de revenus et les laisse même s’accroître. C’est aussi une incitation au consumérisme alors qu’on devrait plutôt se lancer dans une forme de décroissance. Un autre danger, c’est la mauvaise utilisation de l’argent par son bénéficiaire. Mais la contestation la plus sérieuse du revenu universel vient de mon expérience de banquier pendant 18 ans. Si on donne un revenu supplémentaire aux gens, la finance s’en emparera.

    Alter Échos : Que faire alors?
    Paul Jorion : Taxer les robots pour financer une extension de la gratuité. Revenir en priorité à la gratuité totale de l’assurance maladie invalidité, de l’enseignement et puis l’étendre aux transports de proximité. Je suis aussi en faveur d’une gratuité de l’alimentation de type élémentaire.
    Aujourd’hui, beaucoup de travailleurs sont pris dans l’étau d’une activité qui envahit leur vie privée. Pourrions-nous passer d’une société de burn-out, où le travail consume les forces de l’individu, à celle du vide, où le travail n’est plus?


    Pascal Chabot : Le travail est un des grands impensés de nos sociétés. Il structure les existences, procure satisfactions et désespoirs. Son manque effraie et provoque parfois des détresses violentes; mais sa surprésence engendre des pathologies en imposant aux individus des rythmes et des buts parfois toxiques.
    Il est à cet égard intéressant de se souvenir que les technologies ont été massivement introduites dans la société au cours des années 60, en étant accompagnées d’un discours sur la civilisation du loisir. Alors déjà, des propos sur la possibilité d’un chômage de masse se faisaient entendre. Le discours sur la civilisation du loisir fut une sorte de cheval de Troie qui, en ses flancs, et sous couvert d’une plus grande jouissance du monde, introduisit une série de technologies de capture de l’attention, assez différentes de ce que l’on pouvait alors appeler «loisir». 

    Source


    Illustration : © Anne-Gaëlle Amiot.

  • David Graeber : le revenu universel, remède aux jobs à la con ?

    David Graeber : le revenu universel, remède aux jobs à la con ?

    Un entretien de l’anthropologue avec Philippe Vion-Dury dans Socialter autour des maux actuels du monde du travail, et sa conception du revenu sans condition.

    Il y a au moins trois genres de revenu universel : une version de droite, qui consiste à donner de l’argent aux gens pour ne plus avoir à s’occuper d’eux ; une version plus libérale, qui l’envisage comme un supplément ; et une version radicale, qui veut en faire un revenu suffisant pour vivre, indépendamment de tout emploi ou aide, puisque le but ultime est de disjoindre le travail du revenu. Cette dernière idée est particulièrement radicale, sachant que nous avons passé les cinquante dernières années à aller dans le sens inverse. Mais ça demandera une sorte de révolution culturelle – et prendra donc du temps. Cela étendrait enfin le concept de liberté à l’économie d’une manière authentique. La liberté, c’est quand vous êtes en mesure de décider ce que vous souhaitez faire et que vous n’êtes pas menacé par la faim.

    Source


    Illustration : © Cyrille Choupas.

  • L’intelligence artificielle, un choc industriel

    L’intelligence artificielle, un choc industriel

    Un article reproduit sur le blog de Paul Jorion extrait du dossier « Les révolutions de l’intelligence » dans le numéro 26 de Papiers, s’intéresse aux évolutions de l’informatique et de la robotisation et leur effet sur l’emploi.

    Maylis Besserie : Une […] piste, régulièrement explorée, est la perspective de taxer les robots.

    Raja Chatila : Je dois dire que cette expression n’est pas heureuse. Je ne parle pas du concept qui est derrière, mais l’expression elle-même n’est pas heureuse parce qu’elle laisse croire qu’il y a un robot physique qui va prendre ma place et qu’il faut donc le taxer. En réalité, cela signifie taxer l’entreprise qui l’utilise, taxer la productivité de cette entreprise, pour que moi, humain qui n’ai plus de travail, je puisse bénéficier quand même d’un revenu qui me serait échu de droit. Mais l’idée sous-jacente est excellente. La difficulté va venir de l’identification de ce qu’est un robot. Est-ce qu’on logiciel est un robot ? Qui vais-je taxer quand je vais utiliser un logiciel qui se trouve tourner sur des machines à l’autre bout du monde ? Cette mise en œuvre ne me semble pas très claire, même si je comprends que Paul Jorion la défende. Je n’ai pas de solution toute faite, et les termes de « revenu de base » ou de « taxe robot » présentent chacun des avantages et des inconvénients. Je pense malheureusement que la débat n’a pas lieu, qu’il devrait avoir lieu et être mis en place pour que l’on puisse réfléchir sur la meilleure méthode impliquant tout le monde — c’est-à-dire les citoyens, les économistes, les experts, les roboticiens, les intelligents artificiellement, les sociologues, etc. C’est une question de fond.

    Source


    Illustration : © France Culture.