Étiquette : Alternatives Économiques

  • L’innovation ne profite qu’aux plus qualifié·es

    L’innovation ne profite qu’aux plus qualifié·es

    Aude Martin, dans Alternatives Économiques :

    D’un point de vue théorique, suite à une innovation, la rémunération des travailleurs peut diminuer si le capital innovant vient se substituer au travail ou, au contraire, augmenter si les salariés lui sont complémentaires et pèsent suffisamment pour pouvoir négocier et capter une partie des gains que cette innovation procure. Selon les données obtenues par les auteurs du Ceet, c’est clairement la première option qui domine.

    Une récente note du Centre d’étude de l’emploi et du travail montre que les innovations actuelles profitent éventuellement aux cadres et aux professions intermédiaires, mais pas aux employé·es ni aux ouvrier·es.


    Source. Illustration : © Patrick Allard/REA.

  • Sortir par le haut de la crise des « gilets jaunes »

    Sortir par le haut de la crise des « gilets jaunes »

    Un article de Denis Clerc pour Alternatives Économiques propose des pistes pour réduire les inégalités ainsi que les émissions de CO2, via la fiscalité.

    Je pense profondément qu’une partie de la population ne vit pas décemment et qu’il est indispensable de tout faire pour qu’il n’en soit plus ainsi. Ceci alors qu’a été supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune et créé pour les revenus du patrimoine une taxe à 30 % se substituant à l’intégration de ces revenus dans l’impôt sur le revenu où ils étaient le plus souvent taxé à 45 % (dernière tranche de l’impôt sur le revenu). C’était une injustice plus qu’une maladresse, et les gilets jaunes ont raison de dénoncer ces « deux poids, deux mesures ».


    Source • Illustration : CC 0 Lucas Wesney.

  • En Europe, les prestations sociales perdent en efficacité contre la pauvreté

    En Europe, les prestations sociales perdent en efficacité contre la pauvreté

    Un article d’Astrid Gruyelle pour Alternatives Économiques détaille la baisse de l’effet des prestations sociales sur la pauvreté dans les pays d’Europe.

    « Suite à la crise de 2008, de nombreux pays européens ont baissé leurs dépenses publiques, relève Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE – Sciences Po). L’enveloppe des transferts sociaux s’est donc réduite, affaiblissant mécaniquement l’impact sur l’étendue de la pauvreté. »


    Source • Illustration © Eirini Vourloumis / The New York Times-REDUX-REA.

  • Taux de chômage « naturel » : l’empreinte de Friedman

    Taux de chômage « naturel » : l’empreinte de Friedman

    Un article de Gilles Raveaud dans Alternatives Économiques revient sur une conception du chômage que Milton Friedman a tenté de pousser pendant sa carrière.

    De toute évidence, si Milton Friedman a autant marqué les esprits, c’est en raison des critiques que sa « théorie » lui permettait d’émettre à l’encontre du paradigme dominant, celui des keynésiens, bien plus que par son contenu positif.

    De plus, il sera grandement aidé par la crise de 1973-1974, et par l’incapacité des politiques keynésiennes à répondre rapidement à la hausse simultanée de l’inflation et du chômage. Ces raisons décisives vaudront au théoricien de Chicago en 1976, à 64 ans, l’attribution du prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel.

    Et c’est ainsi que se produisit le plus grand basculement de la macro-économie depuis 1945. Il ne s’agissait plus de rechercher les solutions au chômage « d’en haut », c’est-à-dire par la politique économique (politique monétaire, politique budgétaire).

    Le remède devait venir « d’en bas », c’est-à-dire du « marché du travail » – une expression rejetée par les institutionnalistes, marxistes, keynésiens, qui considèrent que le travail ne s’échange pas sur un marché, mais s’inscrit dans une relation d’emploi, hiérarchisée, au sein d’une organisation –, désormais au centre de toutes les attentions.

    Source


    Illustration : © DR.

  • Les CDD progressent, le CDI reste la norme

    Les CDD progressent, le CDI reste la norme

    Un article d’Aude Martin pour Alternatives Économiques revient sur une analyse de la Dares concernant les formes d’emploi en France.

    Il ne fait aucun doute que le recours au CDD s’est fortement accru depuis le début des années 2000. Leur part est ainsi passée de 76 % des nouvelles embauches en 1993 à 87 % en 2017.

    Source


    Illustration : © Alternatives Économiques.

  • En France, le salaire minimum ne permet pas aux familles d’échapper à la pauvreté

    En France, le salaire minimum ne permet pas aux familles d’échapper à la pauvreté

    Un article de Justin Delépine pour Alternative Économiques présente une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) qui compare le niveau de vie de familles au salaire minimum dans trois pays : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

    Quatre exemples types sont retenus : un célibataire, une famille avec deux enfants mais avec un seul parent qui travaille, ou un membre du ménage qui est à temps complet et l’autre à temps partiel et enfin une famille avec deux enfants et deux parents travaillant à temps complet. Dans toutes ces situations, les systèmes allemand et britannique permettent à tous les types de ménage d’être au-dessus du seuil de pauvreté, mais « la France est ainsi le seul des trois pays où une famille mono-active avec deux enfants dont l’un des parents travaille à temps complet au salaire minimum est en dessous du seuil de pauvreté monétaire ».


    Illustration : © Getty.

  • Les dangereuses mutations du travail et de l’emploi

    Les dangereuses mutations du travail et de l’emploi

    Un article de Gregory Verdugo pour Alternatives Économiques s’intéresse aux conséquences sur l’emploi de l’arrivée massive des robots intelligents.

    Le progrès technologique n’a pas fait disparaître le travail. Mais la prochaine vague de machines pourrait être, cette fois, vraiment différente. Jusqu’ici, les machines n’étaient pas douées pour les tâches abstraites et manuelles non routinières, mais les avancées de la robotique et l’informatique pourraient changer la donne. Chaque année, les capacités des ordinateurs et des robots à simuler le raisonnement humain et devenir « intelligents » sont décuplées. L’augmentation de la puissance de calcul permet d’analyser et de répondre plus adroitement aux stimulations externes. La « communication » avec l’environnement, de plus en plus fine, se fait au travers de puissants capteurs capables de décoder les plus subtiles nuances du langage humain et de reconnaître visages et objets. Les possibilités de stockage des données sont multipliées avec le développement du « cloud robotics », où chaque robot accumule et partage en réseau expérience et information avec ses confrères robots.

    Certains chercheurs pensent que les développements des machines intelligentes et de la robotique devraient permettre de remplacer le travail dans un grand nombre d’emplois dans les années à venir. Les bouleversements devraient être importants dans les transports et la logistique, où les progrès des capteurs intelligents rendront les véhicules sans conducteurs sûrs et compétitifs.

    Les emplois des moins qualifiés ne sont pas les seuls à être menacés. Les capacités d’analyse grandissantes des ordinateurs leur permettent maintenant d’aider à la décision dans des tâches complexes, notamment dans le domaine médical ou juridique, où elles remplacent ainsi du travail qualifié.


    Illustration : © Stephane AUDRAS/REA.

  • Julien Dourgnon : « Le revenu universel est un dû »

    Julien Dourgnon : « Le revenu universel est un dû »

    Un entretien de Julien Dourgnon avec Céline Mouzon pour Alternatives Économiques fait le tour de sa vision du revenu universel.

    L’équivalence travail-emploi est une convention sociale en situation de monopole. Il faut en finir avec ce monopole. L’emploi est relativement rare, le travail, lui, est abondant.

    Cette conception obsolète du travail se lit dans l’organisation de notre protection sociale. Celle-ci a été imaginée pour une société de plein-emploi où les individus sont seulement soumis à des accidents de parcours rares et brefs. Elle répond imparfaitement aux besoins d’une société installée durablement dans le sous-emploi et le travail précaire. Confrontés à la réalité, les responsables politiques tentent de faire face en allongeant la durée d’indemnisation avec les droits rechargeables de l’indemnisation chômage, ou en étendant le périmètre du RSA aux 18-25 ans. Il me semble que sans en avoir pleinement conscience, nos responsables politiques valident le besoin d’un revenu permanent.


    Illustration : © Istock.

  • Faut-il durcir le contrôle des chômeurs ?

    Faut-il durcir le contrôle des chômeurs ?

    Un article de Sandrine Foulon pour Alternatives Économiques fait le tour de la question, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir contrôler davantage les personnes sans emploi.

    Un durcissement du suivi se ­justifie-t-il alors que Pôle emploi a déjà étoffé cette mission en 2015 ? 12 000 contrôles sont effectués tous les mois par 215 agents dédiés à cette activité. Le gouvernement veut multiplier par cinq les effectifs de ces contrôleurs. Il souhaiterait en outre qu’une autre graduation des sanctions soit mise sur la table.


    Illustration : © Alternatives Économiques.

  • Une économie des communs en plein essor

    Un entretien avec Michel Bauwens à propos de l’économie des communs, de la transition écologique et du revenu universel.

    Vous défendez aussi le revenu universel. Pourquoi ?

    C’est une pièce essentielle pour passer d’un régime marchand tourné vers le profit à un régime contributif tourné vers les communs. Les modèles économiques des communs sont à la fois moins chers et génèrent moins de profits. Dès lors, le revenu universel autorise chacun à prendre des risques et à libérer son imagination. C’est aussi une reconnaissance par l’Etat et la société que les citoyens sont d’importants contributeurs.

    Source : Une économie des communs en plein essor, Naïri Nahapétian dans Alternatives Economiques.