Un entretien de Kathi Weeks réalisé par George Souvlis et traduit en français sur Contretemps revient sur de grands pans de sa pensée : le féminisme et le marxisme contre l’exploitation, ainsi que le refus du travail pour combattre le patriarcat et le capitalisme.
Dans cette perspective, elle défend également l’idée du revenu de base, sans illusion sur les différentes formes qu’il peut prendre.
J’interprète l’intérêt croissant du revenu de base dans un spectre politique large comme une avancée positive. Voilà comment je vois les choses : la revendication d’un revenu de base est une revendication de gauche, bien que cela dépende des termes dans lesquelles est formulée cette revendication ; cependant la forme politique que peut prendre cette revendication n’a rien de simple.
Le fait que cela puisse ou non améliorer les conditions de vie d’une partie importante des travailleurs.euse.s, dépend de plusieurs aspects, et en particulier du montant du revenu prévu. S’il est trop bas, cela risque de subventionner le patronat qui propose des revenus bas aux travailleur.euse.s, en faisant du revenu de base un complément de salaire.
La revendication que je défends est celle d’un revenu minimum pour vivre convenablement et qui, tant que cela permet aux travailleurs.euses de quitter un travail salarié, même de façon temporaire, pourrait forcer de tels patrons à offrir des salaires et des conditions meilleures. Cela étant dit, la forme politique de cette revendication est comme je l’ai dit compliqué, car il est plus que probable qu’une fois mis en place, ce revenu de base sera d’abord institué à un montant bas. Il sera ensuite nécessaire d’additionner nos efforts pour lutter en faveur d’une augmentation de son montant.
Illustration : © DR.
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