Une tribune d’Hadrien Clouet pour Le HuffPost montre la grossièreté de certains arguments avancés pour justifier la répression des sans emploi.
En 2015, d’après les données de Pôle emploi, environ 150.000 offres étaient ouvertes en France. C’est une estimation large, car le périmètre des « emplois non-pourvus » demeure très flou. Gardons à l’esprit que de nombreuses offres sont non-pourvues car elles semblent inacceptables aux chômeurs et à leurs conseillers: des postes très dégradés, voire même qui violent le droit du travail.
Sur la même période, 24 millions de contrats de travail ont été signés (en majorité des CDD de moins d’un mois). Les offres ouvertes représentent 0,6% des offres qui ont été pourvues. Dit autrement, 99,4% des offres ont trouvé preneur sur le marché. Plutôt que de s’étonner que quelques offres restent non-pourvues, on pourrait au contraire s’étonner qu’autant de salariés acceptent de travailler dans des emplois souvent atypiques.
Même en obligeant les chômeurs à accepter toutes les offres disponibles, seul 1 sur 44 retournerait en emploi. Aucune marge n’est disponible de ce côté-là pour lutter contre le chômage. Le chômage de masse dépend donc du nombre d’emplois et des épreuves de recrutement, pas des chômeurs.
Illustration : © Stéphane Mahe / Reuters.