Un article de Barbara Romagnan résume une intervention de Philippe Frémeaux, éditorialiste à Alternatives Économiques, à propos du revenu de base.
Paradoxalement, cette idée généreuse n’est pas propre à la gauche, mais est également portée par des penseurs libéraux. Pour eux, l’instauration d’un revenu de base est un moyen de simplifier radicalement un système de protection sociale qui, au fil du temps, a pris toujours plus d’ampleur et empile de multiples prestations conditionnelles dont la distribution mobilise une importante bureaucratie. Remplacer toutes les allocations par un revenu inconditionnel – un impôt négatif – serait donc une source d’économie. Cette conception du revenu de base renvoie également à l’idée – au cœur de la pensée néo-libérale – que chaque individu est le premier responsable de son sort. Reste que, dans une société aussi inégalitaire que la nôtre, marquée par le chômage de masse et la précarité, cette version du revenu de base peut être considérée comme un cadeau fait par les élites à la plèbe afin d’éviter qu’elle se révolte. Une sorte de version postmoderne du panem et circenses – du pain et des jeux- du Bas-Empire romain.
Le revenu de base, tel qu’il est défendu à gauche de l’échiquier politique, s’inscrit dans une perspective différente. Il se veut d’abord une réponse au chômage de masse, en assurant à chacun un revenu sans contrepartie lui permettant de bénéficier d’un minimum de sécurité. De fait, depuis maintenant quarante ans, les gouvernements ont constamment promis un retour au plein emploi, sans jamais y parvenir. Il serait donc temps d’en tirer la leçon et d’assumer de dissocier l’accès au revenu de l’occupation d’un emploi.Philippe Frémeaux
Source : Revenu de base – intervention de Philippe Frémeaux, Barbara Romagnan.
Illustration : © Kurzgesagt.
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