Un article de Gilles Raveaud dans Alternatives Économiques revient sur une conception du chômage que Milton Friedman a tenté de pousser pendant sa carrière.
De toute évidence, si Milton Friedman a autant marqué les esprits, c’est en raison des critiques que sa « théorie » lui permettait d’émettre à l’encontre du paradigme dominant, celui des keynésiens, bien plus que par son contenu positif.
De plus, il sera grandement aidé par la crise de 1973-1974, et par l’incapacité des politiques keynésiennes à répondre rapidement à la hausse simultanée de l’inflation et du chômage. Ces raisons décisives vaudront au théoricien de Chicago en 1976, à 64 ans, l’attribution du prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel.
Et c’est ainsi que se produisit le plus grand basculement de la macro-économie depuis 1945. Il ne s’agissait plus de rechercher les solutions au chômage « d’en haut », c’est-à-dire par la politique économique (politique monétaire, politique budgétaire).
Le remède devait venir « d’en bas », c’est-à-dire du « marché du travail » – une expression rejetée par les institutionnalistes, marxistes, keynésiens, qui considèrent que le travail ne s’échange pas sur un marché, mais s’inscrit dans une relation d’emploi, hiérarchisée, au sein d’une organisation –, désormais au centre de toutes les attentions.
Illustration : © DR.
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