Un article de Thierry Crouzet où il présente ses premiers pas avec le jeu Ğeconomicus et la monnaie libre Ğ1.
On peut donc jouer avec des monnaies alternatives, et notamment la Ğ1, la première et unique monnaie libre à ce jour. C’est une cryptomonnaie reposant comme Bitcoin sur la technologie blockchain, mais les similitudes s’arrêtent là. Quand vous rejoignez la Ğ1, vous touchez tous les jours un revenu de base, avec lequel vous pouvez commencer à échanger (le minage est rémunéré, mais ce n’est pas de cette façon que se fabrique la monnaie).
Au cours des parties, l’économie Ğ1 est tout aussi dynamique que l’économie argent-dette, mais les inégalités sont réduites, d’autant que cette monnaie décentralisée fonctionne sans banque. Par ailleurs, comme tous les acteurs reçoivent un revenu de base, ils peuvent l’utiliser pour accéder aux biens ou connaissances qui leur paraissent indispensables.
Je peux donc vendre mes livres en Ğ1 et si vous les achetez avec votre revenu de base, c’est un peu comme si je vous les donnais. Simplement, votre revenu de base étant limité, vous ne pouvez accéder à l’ensemble des livres vendus en Ğ1, mais seulement à ceux qui vous paraissent importants (et que vous avez le temps de lire). Une subtile équation est ainsi résolue : le libre accès n’empêche pas la vente. C’est un progrès gigantesque, tant conceptuel que philosophique, et qui pourrait avoir des répercussions dans toute la société. L’utilisation d’une monnaie de type Ğ1 encadre l’abondance propre au Net sans pour autant raréfier les ressources.Thierry Crouzet
Source : Je ne donne plus, je vends en Ğ1, Thierry Crouzet.
Illustration : CC BY-SA 4.0 Duniter.