Article de Yedidya Lau, de l’université hébraïque de Jérusalem, initialement publié en anglais sur BasicIncome.
Le gouvernement Israélien a publié il y a peu un ouvrage détaillant ses actions pour 2017-2018. Chaque année, le budget est accompagné d’un tel livre, afin que l’exécutif précise ses objectifs et les résultats attendus. Pour la première fois cette année, le livre, en plus des habituelles projections des divers ministères, contient une feuille de route concernant l’Institut National d’Assurance (INA). L’un des objectifs affichés de l’INA est la réforme de ses programmes d’action. Dans ce contexte, l’institut veut étudier la faisabilité et la soutenabilité d’un modèle de revenu de base universel en Israël.
C’est la première fois qu’un service public d’Israël mentionne le revenu de base comme politique éventuelle. Il y a plus de vingt ans, le professeur John Gal de l’université hébraïque et du centre Taub appelait déjà de ses vœux l’étude du revenu de base dans le pays. Au fil des années, il a publié nombre d’articles sur les divers aspects du sujet. Aujourd’hui, plusieurs entités de recherche, parmi lesquelles Shahrit, le centre Taub et l’Institut pour les Réformes Structurelles s’intéressent au revenu de base, aussi bien sous ses angles philosophiques qu’économiques. Ces derniers mois, trois conférences traitant du revenu de base ont eu lieu dans le pays. À chaque fois parmi les participant·e·s notables figurait le professeur Daniel Gottlieb, directeur général adjoint du service « recherche et développement » de l’INA. Il a récemment lancé une étude préliminaire de modélisation d’un revenu de base en Israël et promeut le concept au sein de l’INA.
Ces initiatives commencent à trouver un écho dans le débat public du pays. Pour la première fois, on se tient informé des avancées du revenu de base autour du globe. Et certains articles promouvant l’idée en Israël sont repris par la presse économique, suscitant ensuite des discussions sur les réseaux sociaux. La mise en place d’un revenu de base constitue un horizon encore bien lointain ; mais les contours d’une étude sérieuse se dessinent et l’intérêt du grand public progresse doucement.
Édité par Kate McFarland.
Illustration : CC BY-SA 2.0 joiseyshowaa